Mais pourquoi certains aiment tant faire du bruit ?
Rien de plus horripilant pour moi qu'un crétin qui fait bruit, en moto, scooter trafiqué, voiture au pot coupé... Mais que se joue-t-il derrière cette surenchère de décibels ?
Je pense être d'un naturel plutôt tolérant, sauf pour une chose : le bruit. C'est à peu près la seule chose qui, au quotidien, puisse déclencher chez moi une vraie colère. J'ai dû promettre à ma fille de ne plus faire des signes menaçants aux motards pétaradants qui passent dans la rue, car elle avait peur que je me prenne un coup de casque.
La question de l'hypersensibilité au bruit est une chose, mais pourquoi diable certaines personnes semblent-elles trouver du plaisir à faire du bruit ?
L'amour du bruit : une question de biologie ?
Selon des études en neurosciences, notre réaction au bruit peut être profondément ancrée dans notre cerveau. Une étude de 2011 publiée dans le très sérieux Journal of Neuroscience a révélé que des sons forts peuvent activer le système de récompense du cerveau. Pour certaines personnes, notamment celles qui aiment l'adrénaline (pensez aux amateurs de concerts de Trash metal et aux fanatiques de films de Kung Fu), le bruit intense n'est pas juste un fond sonore, c'est une véritable dopamine party !
Le bruit comme contrôle de l'environnement
Une autre théorie évoque le fait que faire du bruit pourrait être une manière de contrôler son environnement. Une recherche menée par des psychologues environnementaux suggère que certaines personnes produisent des sons pour marquer leur territoire ou pour exprimer leur domination dans un espace partagé. Oui, comme le DJ qui refuse de baisser le volume à 3 heures du matin, affirmant ainsi sa "dominance acoustique". Ou le pote relou qui passe son temps à remonter le volume de la sono alors qu’on en a déjà plein les oreilles…
Il y a l'histoire de ce professeur d'université qui, exaspéré par ses étudiants bavardant pendant son cours, a décidé de se venger en mettant des enregistrements de constructions bruyantes pendant les examens. Moralité : si vous ne pouvez pas les battre, noyez-les dans le bruit ! Personnellement, je fais l'inverse. Quand mes élèves parlent pendant mon cours, je me mets à chuchoter. Effet garanti !
Le bruit, principalement un truc de mec
Curieusement, il semble que ce concert mécanique soit presque toujours orchestré par des hommes. Mais pourquoi donc ? Peut-être cherchent-ils à prouver quelque chose, ou peut-être est-ce juste un cri primal moderne, un peu comme le rugissement d'un lion, mais avec un subwoofer et des jantes alliage. "Regardez comme mon moteur est gros et bruyant ! Cela doit sûrement compenser quelque chose... On n'essaiera pas d'imaginer quoi.
Ce que ma colère dit de moi
Je m'interroge aussi sur ce que mon énervement face au bruit dit de moi… Si le rugissement d'une moto modifiée ou le grondement d'une voiture de sport me donne des envies de tirer dans leurs pneus (c'est à peu près ça), est-ce normal ?
Selon une étude publiée dans le journal Environmental Health Perspectives, l'exposition prolongée au bruit est associée à des niveaux accrus de stress et peut même influencer la santé cardiovasculaire. Sur le plan psychologique, ma réaction est probablement liée à ce que les psychologues appellent la théorie de la violation des normes. Cette théorie suggère que les individus ont des attentes quant au comportement des autres dans des contextes sociaux donnés. Lorsque ces attentes ne sont pas respectées, cela peut engendrer de la frustration et de la colère.
Dans mon cas, je perçois certainement le bruit excessif comme un manque de considération pour cette norme, ce qui provoque une réaction émotionnelle intense. Or les individus qui font des efforts pour respecter les règles sociales peuvent ressentir une plus grande indignation lorsqu'ils sont confrontés à des violations de ces règles. Cela est souvent dû à une perception d'injustice ou d'inéquité, comme l'indique une étude de 2019 dans le Journal of Personality and Social Psychology, qui souligne que la sensibilité à l'injustice est un facteur clé dans la réponse émotionnelle aux comportements des autres.
Bref, je ne suis pas colérique, juste très attaché aux valeurs de justice. Ca ne me calmera pas forcément la prochaine fois que j’entendrai un crétin motorisé, mais au moins je saurai pourquoi.
Christophe
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C’est pourquoi j’ai décidé de tester de nombreuses choses, dont le fait de m’astreindre à développer une idée par jour. Quand je pilotais Marmiton, je rédigeais moi-même la newsletter hebdomadaire... Mais aujourd’hui, les outils disponibles sont bien plus puissants. Alors j’utilise cette newsletter comme “bac à sable” pour tester et pratiquer ces fabuleux outils, mais aussi pour mettre à l’épreuve ma propre capacité à réfléchir et à partager cette réflexion.
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