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Par Christophe Duhamel
3 mai · 2 mn à lire
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Les pièges du désir mimétique : quand vouloir, c’est copier...

Quel est le point commun entre les réseaux sociaux, la publicité et la sublime terrasse du voisin d 'en face ? Le désir mimétique. Regardons les pièges qu'il nous tend au quotidien...

Aujourd’hui, on s’attaque à un phénomène aussi vieux que l’humanité mais dont on n’a pas forcément conscience : le désir mimétique.

C’est quoi le désir mimétique ?

Imaginons que vous n’ayez jamais pensé à acheter une voiture de sport. Mais dès que votre voisin en achète une, tout à coup, vous vous surprenez à feuilleter des magazines de voitures et à rêver de conduire une belle décapotable. Ça vous parle ? C’est ce qu’on appelle le désir mimétique.

Théorisé par le philosophe René Girard, il suggère que notre désir pour certaines choses est souvent une imitation des désirs d’autrui. En gros, on veut ce que les autres veulent parce qu'ils le veulent.

Les réseaux sociaux, son terrain de jeu préféré

Les réseaux sociaux sont souvent un étalage permanent de bonheur et de succès ! Lorsque vous voyez quelqu’un poster sur son nouveau gadget, sa maison ou ses vacances de rêve, cela peut déclencher le désir de posséder ou de vivre la même chose. Résultat : vous vous retrouvez peut-être avec un abonnement à une salle de sport (que vous n’utiliserez jamais, d’ailleurs c’est leur modèle économique) ou une scie circulaire (alors que vous n’aimez pas bricoler).

Au bureau

Votre collègue a eu une promotion et soudainement, vous voulez aussi grimper les échelons. Même si hier encore, vous proclamiez haut et fort que vous privilégiiez l'équilibre travail-vie personnelle. Le désir mimétique peut transformer votre lieu de travail en une arène où tout le monde lutte pour les mêmes récompenses.

Choix de carrière et études

Certains étudiants choisissent leurs études supérieures sur la base de la popularité des filières parmi leurs amis ou des succès apparents de figures publiques, plutôt que sur leur intérêt personnel pour le sujet. Nous on sait bien que ça n’est pas forcément une bonne idée…

Consommation et publicité

Les marketeurs le savent bien et exploitent le désir mimétique à fond. Pourquoi pensez-vous que les publicités montrent souvent des gens heureux utilisant un produit ? C'est pour vous faire penser que vous serez aussi heureux si vous l'achetez. Avant de casser votre tirelire pour le dernier smartphone, demandez-vous si vous en avez vraiment besoin ou si c’est juste pour faire comme tout le monde.

Comment éviter ces pièges ?

  • Avant d’acheter, prenez un moment pour vous demander pourquoi vous voulez le faire. Est-ce un désir authentique ou juste une envie de copier quelqu'un ?

  • Définissez vos propres valeurs et objectifs : quelles sont les choses qui comptent réellement pour vous ? Concentrez-vous sur ces aspects plutôt que de suivre aveuglément les autres.

  • Limitez l’exposition aux déclencheurs : moins vous êtes exposé à des situations qui déclenchent le désir mimétique (comme les réseaux sociaux), moins vous serez tenté de suivre le mouvement. Pour les réseaux sociaux, ayez surtout conscience qu’il y a une énorme part de méthode Coué dans ce qui y circule. Souvent, plus les gens ont de problèmes, plus ils ont besoin d’en faire des tonnes pour donner le change.

  • Sensibilisez enfant et ados à ce phénomène, ils sont en phase de construction identitaire et donc encore plus sensible à ce désir mimétique qui peut renforcer leur sentiment d’appartenance.

D’ailleurs peut-être que cette newsletter est juste le fruit d’un désir mimétique à force de lire celles des autres ?

Christophe

Pourquoi cette newsletter ?

C’est une manière pour moi de tester et pratiquer les fabuleux outils aujourd’hui à notre disposition, mais aussi de mettre à l’épreuve ma propre capacité à réfléchir et à partager cette réflexion.

N’hésitez pas à me suggérer des sujets… ou à me dire ce que vous en pensez (en positif comme en négatif !). Et bien sûr, partagez-la avec vos amis ! Plus vous serez nombreux.ses à la recevoir, plus l’exercice aura d’intérêt.