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Par Christophe Duhamel
5 mai · 3 mn à lire
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Pollution : ville, campagne, forêt... Où vaut-il mieux vivre ? 🏙️🏡

Entre pesticides et fumées d'échappement, où la pollution est-elle la moins impactante pour la santé ?

Après la pandémie, on avait beaucoup parlé des citadins qui partaient vivre à la campagne, ce qui s'est avéré être globalement faux… Les gens ont en général déménagé dans le même type d’agglomération ou dans des villes de moins de 200 000 habitants, mais pas vraiment de ruée sur la campagne pour les résidences principales.

Mais où vaut-il mieux-vivre ? Comment choisir entre la praticité de la ville et l’agrément de la nature ? C’est le moment de parler de la pollution, ce tueur silencieux dont on parle bien peu…

L’impact de la pollution atmosphérique…


En France, la pollution atmosphérique représente une menace sérieuse pour la santé publique, entraînant environ 48 000 décès prématurés chaque année, selon une étude menée par Santé Publique France. Cette mortalité est principalement attribuée à des maladies cardiovasculaires et respiratoires exacerbées par la pollution. La distribution de ces décès n'est pas uniforme entre les zones urbaines et rurales. Dans les grandes villes, comme Paris, Lyon, et Marseille, où les concentrations de polluants tels que le dioxyde d'azote et les particules fines (PM2.5) sont régulièrement au-dessus des seuils recommandés par l'OMS, le risque de maladies respiratoires et cardiovasculaires est nettement plus élevé.

Et celui de la pollution par épandages…

En France, l'utilisation extensive de pesticides, fongicides et autres produits chimiques en agriculture suscite de vives préoccupations quant à leurs impacts sur la santé humaine. Bien que les données précises sur le nombre de décès directement attribuables à ces substances soient difficiles à établir, plusieurs études épidémiologiques ont mis en lumière les risques associés à leur exposition prolongée.

Par exemple, une étude de l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) a souligné que les professionnels exposés aux pesticides avaient un risque significativement plus élevé de développer certains cancers. De plus, les riverains des zones agricoles, y compris les enfants, sont souvent exposés à des niveaux de pesticides qui dépassent les normes recommandées, principalement par inhalation suite à des épandages aériens ou par ruissellement des eaux.

Ces produits chimiques sont notamment liés à un risque accru de plusieurs types de cancers, de maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson, et de troubles de la reproduction et du développement (lire dans cet article l’histoire édifiante de Théo Grataloup, atteint d’une malformation in utero suite à exposition de sa mère au glyphosate).

En outre, les résidus de pesticides présents dans l'eau et les aliments peuvent affecter la population générale, contribuant potentiellement à une gamme plus large de problèmes de santé chroniques. Ces constatations appellent à une régulation plus stricte et à une modification des pratiques agricoles pour réduire ces risques pour la santé publique en France.

Mais alors, vaut-il mieux vivre en ville ou à la campagne ?

En France, l'espérance de vie est globalement plus élevée en ville qu'à la campagne. Selon les données les plus récentes (2021), les hommes ont une espérance de vie de 80,2 ans en zone hyperrurale (ensemble de communes regroupant moins de 2 000 habitants et dont la densité démographique est inférieure à 20 habitants par kilomètre carré) contre 78,8 ans en zone hyperurbaine (ensemble de communes regroupant au moins 50 000 habitants et dont la densité démographique est supérieure à 1 500 habitants par kilomètre carré). Pour les femmes, l'écart est d'un an (85,8 ans en zone hyperurbaine contre 84,9 ans en zone hyperrurale.

Mais ces chiffres sont à interpréter en prenant en compte les facteurs autres que la pollution, tels que l'accès aux services de santé (plus facile en ville), la proximité de la nature, les habitudes de vie, et les niveaux socio-économiques (plus élevés en ville en général).

Y a-t-il vraiment une bonne solution ?

Les méfaits de la pollution sur notre santé font l’objet de peu de couverture médiatique aujourd’hui par rapport à d’autres sujets, et c’est un facteur a priori assez peu prioritaire dans le choix d’une résidence principale en France.

Cependant, quel que soit son choix, on peut facilement prendre en compte le paramètre pollution en choisissant son logement…

En ville : il existe des cartes de la pollution dans les principales agglomérations, mais globalement, il faut éviter d’être trop près des grandes artères les plus polluées, et d’éviter en particulier les carrefours, où se concentrent les particules fines provenant des freins, et les gaz venant des démarrages (sans oublier la pollution sonore !).

La présence d’arbres et d’espaces verts à proximité est un plus. Et ne pas oublier que traditionnellement dans les villes françaises, si les zones les moins chères sont à l’Est, ça n’est pas par hasard. Les flux d’air sont principalement de l’Ouest vers l’Est, ce qui pousse la pollution vers ces quartiers, même si c’est beaucoup moins marqué qu’à l’époque du chauffage au charbon.

A la campagne, privilégier des lieux pas trop près des espaces agricoles (sauf s’ils sont cultivés en 100% bio) pour éviter les épandages. Garder en tête le sens du vent et donc se positionner plutôt à l’ouest des cultures. L’idéal étant d’avoir une forêt (voire un lac ou un océan) à l’ouest de sa maison !

Mais bon, on sait qu’on choisit quasiment toujours sa résidence au coup de cœur, quitte à justifier sa décision par des arguments objectifs bien choisis… Alors la pollution ne constituera peut-être qu’un argument pseudo-objectif de plus !

Christophe

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