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Par Christophe Duhamel
11 avr. · 3 mn à lire
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Charge mentale : ni trop ni trop peu, comment trouver la bonne dose ?

On parle souvent de charge mentale négativement, lorsqu'on en a trop. Mais en avoir suffisament peut aussi être un enjeu, afin de se sentir suffisamment stimulé au quotidien. Mais où se situe le bon équilibre ?

Quand on parle de charge mentale, c’est en général pour se plaindre. Trop de choses à faire, trop de détails auxquels penser… D’ailleurs c’est souvent quand la marmite est sur le point de déborder qu’on réalise qu’elle est pleine.

Mais les choses ne sont peut-être pas si simples et on peut aussi se sentir parfois limité par le manque de diversité dans ses activités…

Que met-on derrière la charge mentale ?

Ce concept, qui décrit le poids des responsabilités quotidiennes, des responsabilités et des tâches à gérer en continu, peut, lorsqu'il est mal équilibré, conduire à l'épuisement ou, à l'inverse, à un sentiment de stagnation. Alors, comment trouver la bonne dose ?

Mais déjà, de quelle charge mentale parle-t-on ?

Charge mentale construite ou subie

Il y a deux types de charge mentale… D’abord celle qu’on subit parce qu’on n’a pas le choix : au travail lorsque les objectifs sont disproportionnés par rapport aux moyens disponibles (collègue absent non remplacé dont on doit faire le travail, contrats signés sans anticiper les moyens, refus de la hiérarchie de voir les difficultés…), pouvant conduire au burn-out si la situation est trop dure, dure trop longtemps, si en plus elle est accompagnée d’un manque de reconnaissance et d’un manque de sens. Mais il y a aussi le burn-out parce qu’on ploie sous le poids des responsabilités : parent(s) dépendant(s), enfant(s) à gérer, jobs multiples car le poids des crédits ne laisse parfois pas de place au moindre écart... Souvent, les femmes sont les plus touchées, et encore plus celles qui élèvent seules leur(s) enfant(s). Mais pas seulement ! Certains enfants peuvent la subir, tant la pression des parents, des pairs, ou juste la pression qu’ils se mettent parfois eux-mêmes, peut être forte.

Cette charge mentale subie est un poison qui prive peu à peu d’oxygène et peut conduire à l’épuisement ou à la dépression. Le pire étant que souvent, on culpabilise de ne pas y arriver… Alors qu’il faut au contraire reconnaître l’impasse dans laquelle on est et se faire aider.

Mais il y a aussi l’autre charge mentale : celle qu’on choisit d’augmenter car on ressent instinctivement qu’elle va nous apporter quelque chose. C’est ce qu’on appelle parfois “sortir de sa zone de confort”… Se fixer des objectifs inattendus comme terminer un marathon ou monter sur les planches pour un spectacle, lancer son entreprise, prendre une responsabilité associative…

Ce genre d’idée, qui peut nous sembler saugrenue quand on voit quelqu’un de son entourage s’y lancer, arrive en général à un moment où on se sent “sur des rails”, avec un emploi régulier, pas de soucis d’argent ni de logement.

Pourquoi augmenter sa charge mentale ?

L’idée est d’atteindre dans son quotidien, comme on peut le faire au cours d’une activité sportive, un état de “flow” où l’on est à la fois un peu en dehors de sa zone de confort, où on se sent progresser, où on aime ce que l’on fait et où on a besoin d’être concentré pour tout mener à bien (cf. l’excellent livre “Vivre, la psychologie du bonheur” qui explique le concept de flow).

Avec le recul, j’ai connu cet état de “flow” plusieurs fois dans ma vie, à des moments où j’avais plusieurs activités pas forcément reliées. Mais il s’agissait toujours d’activités choisies ou acceptées en connaissance de cause. Par contre, il m’est aussi arrivé d’avoir une forte charge mentale subie, ce que j’ai mal vécu. Car il ne s’agit pas tant de quantité de travail que des deux paramètres que sont 1) est-ce que j’aime ce que je fais et 2) ai-je choisi ou accepté toutes ces activités de ma propre initiative ? Souvent, cet état suivait une période de faible activité, voire de “bore-out” (l’inverse du burn-out). Parfois, les choses se sont accélérées et je me suis retrouvé en difficulté, car c’est toujours un équilibre et il n’est pas simple de le maintenir.

Identifier sa propre capacité

La charge mentale adéquate varie d'une personne à l'autre. Certains trouvent leur équilibre en jonglant avec de multiples tâches, tandis que d'autres préfèrent minimiser leurs engagements pour se concentrer sur quelques priorités. L'important est de connaître ses limites et de respecter sa propre capacité à gérer le stress et les responsabilités.

Mais comment trouver son équilibre ?

La première étape me semble être d’avoir plusieurs activités suffisamment différentes (au moins deux !) pour qu’on puisse pratiquer l’une sans penser aux autres. Cela permet de prendre du recul et d’éviter de trop “ruminer” une activité principale. Nous sommes nombreux à le faire naturellement grâce au sport, mais ça n’est pas forcément une activité physique. On dit souvent alors qu’on le fait pour se “vider la tête”…

La deuxième étape consiste à augmenter le nombre d’activités, jusqu’à atteindre un point où on prend presque autant de plaisir dans chaque activité… et où on commence à voir que chacune nourrit les autres. Lorsqu’on y arrive, on peut dire qu’on a trouvé son “flow”.

Evidemment, si on se retrouve en difficulté et on n’a plus le temps, il faut savoir ralentir. Par exemple, l’activité de parent est en soit une activité très prenante, qui peut parfois prendre le dessus sur les autres activités. Je pense qu’il faut l’accepter et baisser le pied sur le reste. D’ailleurs l’équilibre entre toutes les activités est en perpétuel changement et doit être réinventé en permanence.

Importance d’avoir du recul sur l’ensemble

D’une manière générale, même lorsqu’on a trouvé son “flow”, il faut savoir aussi laisser son esprit en jachère. C’est le rôle de la méditation pour ceux qui la pratiquent, ou des moments pour soi : marcher dans la rue ou dans la forêt, faire du jogging, prendre un bon bain ou une douche chaude, s’allonger et rêvasser, siroter un thé en terrasse d’un café en regardant les gens passer…

Ces moments sont indispensables pour laisser les liens se faire entre ces activités et entretenir cet équilibre aussi longtemps que possible.

Et vous, avez-vous déjà vécu ce “flow” ou quelque chose qui s’en rapprochait ?

Christophe

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Nous sommes dans une époque à la fois effrayante et formidable. Effrayante car les repères, les récits, les croyances d’hier, sont en train de faiblir pour laisser la place à un monde nouveau, dont personne, je pense, ne connait la teneur ni les règles. Formidable car nous sommes face au défi de réinventer ce monde, pour -si possible- faire mieux. Et dans cet entre-deux, les opportunités d’apprendre sont plus nombreuses qu’elles ne l’ont jamais été.

C’est pourquoi j’ai décidé de tester de nombreuses choses, dont le fait de m’astreindre à développer une idée par jour. Quand je pilotais Marmiton, je rédigeais moi-même la newsletter hebdomadaire... Mais aujourd’hui, les outils disponibles sont bien plus puissants. Alors j’utilise cette newsletter comme “bac à sable” pour tester et pratiquer ces fabuleux outils, mais aussi pour mettre à l’épreuve ma propre capacité à réfléchir et à partager cette réflexion.

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