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Par Christophe Duhamel
30 avr. · 2 mn à lire
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Pourquoi ne pas dire "pourquoi" ?

Quelques conseils pour des conversations plus sereines...

Le petit mot magique "pourquoi", si innocent en apparence, teinté d'une naïveté quasi-enfantine, peut être lourd de conséquences dans une conversation ! Vous vous êtes déjà demandé pourquoi (oui, c’est ironique) vos discussions tournent parfois au vinaigre avec juste une petite question ?

Faites entrer l’accusé...

Pour commencer, posons-nous la question : "Pourquoi t'as pas demandé ton augmentation ?" ; “Pourquoi t’as parlé de cette soirée à notre DG ?”… Même prononcé avec la douceur d’un matin de printemps, ce "pourquoi" sonne comme un gong au tribunal, où le pauvre interrogé doit soudain se défendre. Résultat ? Défensive activée, boucliers levés !

Changer de tactique

Plutôt que d'assaillir avec un "pourquoi" accusateur, pourquoi ne pas (encore ironique) glisser vers un "Qu'est-ce qui t'a empêché de demander ton augmentation ?". Voilà qui ouvre la porte à une écoute bienveillante plus qu'à une justification exigée. C’est l’art de faire de votre interlocuteur un allié plutôt qu’un adversaire.

Ce que nous dit le Psy…

En évitant le "pourquoi", vous ne demandez plus de justification, mais vous vous alignez avec votre interlocuteur. Alors que le “pourquoi” marque d’entrée la différence de points de vue, le “qu’est-ce qui” encourage votre interlocuteur à explorer ses propres raisons, souvent plus profondes et sincères que les excuses préfabriquées. Il montre que vous voulez comprendre ce qui s’est passé et que vous ne cherchez pas à tout prix à lui attribuer la responsabilité d’un problème.

La magie opère : il se sent écouté, en confiance et donc il peut beaucoup plus facilement assumer la responsabilité de ses actions.

Cas d’école…

Prenons un cas quotidien : "Pourquoi t'as mangé seul avec ta collègue ?" devient "Comment t'es-tu retrouvé à manger seul avec ta collègue ?". Et voilà, plutôt que de déclencher une alerte jalousie, la question devient une simple demande de contexte pour mieux comprendre, dans une logique d’empathie plus que de jugement.

Le test grandeur nature

Laissez-moi vous raconter une petite anecdote survenue il y a quelques années. En discutant avec un ami assez susceptible sur un choix de vie qu'il avait fait (et qui avait mal tourné, le conduisant à des changements majeurs pas forcément positifs), j'ai remplacé le fatal "pourquoi" par un plus doux "Comment tu en es arrivé à faire ce choix ?". Bingo ! Au lieu d’une escalade émotionnelle, j’ai eu droit à une réponse honnête et un dialogue constructif, lui permettant d’y voir lui-même plus clair.

Au-delà du “pourquoi”…

Il y a d’autres mots qui peuvent poser problème... Par exemple en CNV (Communication Non Violente), le “TU qui tue” est le fait d’accuser l’autre au lieu de faire part de son ressenti. “Tu es méchant(e) est insensible” est très subjectif et ne sera pas reçu comme “ quand tu agis comme ça, je me sens attaqué(e) et j’ai l’impression que tu ne t’intéresses pas à ce que je ressens”, qui est une description plus objective de ses ressentis.

Alors, prêt(e) à bannir le "pourquoi" de votre vocabulaire quotidien ? Testez cette technique lors de votre prochaine conversation tendue et partagez vos expériences. La paix dans le monde commence peut-être par un simple changement de mot !

Christophe

Pourquoi cette newsletter ?

C’est une manière pour moi de tester et pratiquer les fabuleux outils aujourd’hui à notre disposition, mais aussi de mettre à l’épreuve ma propre capacité à réfléchir et à partager cette réflexion. N’hésitez pas à me suggérer des sujets… ou à me dire ce que vous en pensez (en positif comme en négatif !). Et bien sûr, partagez-la avec vos amis ! Plus vous serez nombreux.ses à la recevoir, plus l’exercice aura d’intérêt.