Pourquoi il y a des gens plus heureux que d'autres ?

Vous l'avez sûrement remarqué autour de vous : certaines personnes semblent toujours positives et de bonne humeur, quelles que soient les circonstances, alors que d'autres sont plus souvent maussades et négatives. Qu'est-ce qui justifie une telle différence ?

1 truc par jour
3 min ⋅ 20/03/2024

En ce 20 mars, journée internationale du bonheur (et premier jour du printemps), la question vaut le coup d’être posée : qu’est-ce qui fait qu’on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide, alors que c’est le même verre ? Il y a des réponses scientifiques à cette question.

L'héritage génétique du bonheur

La génétique joue indéniablement un rôle dans notre propension au bonheur. Certaines études suggèrent qu'environ 40 à 50% de notre "capacité au bonheur" est déterminée par nos gènes. Certaines personnes naissent avec une disposition génétique qui favorise une vision plus positive de la vie, grâce à des variations dans les gènes influençant les neurotransmetteurs comme la sérotonine, souvent surnommée l'hormone du bonheur.

Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Ca dépend de vos gènes. Par contre, la bonne nouvelle est que pour les 50 à 60% restants on peut améliorer les choses…

Le bonheur, ça s'apprend !

Si une part de notre bonheur est inscrite dans notre ADN, une autre dimension se façonne à travers nos expériences de vie. Les relations enrichissantes, les accomplissements personnels et la résilience face aux défis contribuent à notre bien-être émotionnel. Les pratiques telles que la gratitude, la méditation, et les activités tournées vers les autres, ont démontré leur efficacité pour améliorer notre état de bonheur, en remodelant les connexions neuronales grâce à la neuroplasticité. N'oublions pas que notre cerveau se modifie tout au long de notre vite du fait de nos activités.

Le contexte influence le bonheur

Notre environnement et notre contexte socio-culturel ont également un impact sur notre bonheur. Des facteurs comme la stabilité financière, l'accès à l'éducation et aux soins de santé, la proximité avec la nature, l’espace dont nous disposons, la beauté de ce qui nous entoure, impactent fortement notre bien-être. Des sociétés qui valorisent le bien-être commun et le soutien social tendent à avoir des citoyens plus heureux, alors que les inégalités impactent négativement le bonheur des citoyens.

La chimie des hormones du bonheur

Les neurosciences et la biochimie nous révèlent comment les "hormones du bonheur" comme la sérotonine, la dopamine, l'ocytocine, et les endorphines influencent nos humeurs et sensations de plaisir. L'activité physique, le rire, les câlins, et même l'exposition au soleil peuvent stimuler la production de ces hormones, favorisant ainsi des sentiments de joie et de satisfaction. Le lien aux autres est un facteur particulièrement important !

Les philosophes grecs à la rescousse

Au cœur de la philosophie stoïcienne, l'idée que le bonheur et la tranquillité d'esprit naissent de la capacité à accepter ce qu'on ne peut pas changer. En concentrant notre énergie uniquement sur nos pensées, nos actions et notre attitudes – les aspects de la vie que nous pouvons contrôler – nous cultivons une forme de bonheur résilient, moins dépendant des circonstances extérieures.

Un écho de cette philosophie se trouve dans la démarche du philosophe Charles Pépin qui dans l’excellent livre Vivre avec son passé nous encourage à ne pas rejeter ni combattre les étapes désagréables ou traumatisantes de notre passé mais à les accepter et les apprivoiser, car on ne peut changer le passé. Ainsi, on vit mieux.

Le “flow”, ou l’atteinte du bonheur par l’activité

Introduit par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi (n'essayez pas de le prononcer sauf si vous parlez hongrois), le flow décrit un état mental dans lequel quelqu’un est totalement immergé et engagé dans une activité, au point d'oublier le temps, la fatigue et tout ce qui se trouve hors de cette activité. L'état de flow est en général lié au ressenti d'une grande joie et d'une satisfaction profonde. Les personnes capables de trouver régulièrement leur flow, que ce soit dans leur travail, leurs loisirs ou leurs passions, tendent à être plus heureux car le flow permet d'augmenter sa confiance en soi et ses compétences grâce à l'engagement dans des tâches exigeantes mais gratifiantes, mais il contribue également à une meilleure gestion du stress et à une concentration accrue sur le moment présent. En cultivant des moments de flow dans notre quotidien, on peut ainsi accéder à une source durable de satisfaction et de bien-être.

Alors, heureux(se) ? Si le bonheur n’est pas un état permanent et s’il dépend en partie de nos gènes, on sait maintenant qu’il est possible de le favoriser par nos actions. Alors, profitons de cette première journée de printemps pour voir le verre à moitié plein !

Christophe

1 truc par jour

Par Christophe Duhamel

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