Troubles des Conduites Alimentaires : les repérer, les gérer...

Anorexie, boulimie, les TCA sont un vrai problème qu'il faut savoir repérer pour mieux aider ceux qui en souffrent..

1 truc par jour
4 min ⋅ 02/06/2024

C’est aujourd’hui la Journée Mondiale des TCA. L’occasion de se pencher sur ces problèmes qui touchent au final beaucoup de monde, directement (ceux qui en souffrent) ou indirectement (leur famille et leurs proches).

En effet, les Troubles des Conduites Alimentaires (TCA) concernent près d'un million de personnes en France. Plus de la moitié d’entre elles ne sont pas dépistées et n’accèdent pas encore aux soins ! (source : Fédération Française Anorexie Boulimie)

Quels sont les TCA ?

Toujours selon la FFAB, les principaux TCA seraient…

  • L’anorexie mentale, qui touche environ 1% des femmes et 0,3% des hommes. Elle se traduit par une restriction alimentaire sévère et une peur intense de prendre du poids, conduisant à un poids corporel inférieur à la normale.

  • La boulimie nerveuse, touchant 1,5% des femmes et 0,5% des hommes. Elle se caractérise par des épisodes récurrents d’absorption excessive de nourriture suivis de comportements compensatoires tels que des vomissements provoqués, l'abus de laxatifs ou de l'exercice physique excessif.

  • L’hyperphagie boulimique, qui concerne 3% des femmes et 1,5% des hommes. Elle est aractérisée par des épisodes récurrents de crises de boulimie sans les comportements compensatoires associés à la boulimie nerveuse.

Qui sont les plus touchés ?

Les jeunes femmes, dès l’adolescence, sont les plus touchées. Il est donc primordial que les parents sachent en reconnaître les signes et réagir rapidement.

L'âge d'apparition moyen des TCA se situe entre 15 et 25 ans (l’adolescence est une période sensible, en raison des nombreux changements physiques, hormonaux et émotionnels que traversent les jeunes à cette étape de leur vie). Les TCA sont la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans après les accidents de la route.

Les TCA peuvent avoir des conséquences graves sur la santé physique et mentale des adolescents, notamment : des retards de croissance, des déficiences nutritionnelles, des problèmes cardiaques, digestifs et osseux, de la dépression, de l'anxiété, des troubles de l'humeur, des pensées suicidaires, de l'isolement social, des difficultés d'apprentissage et de concentration.

Quels sont les signes à repérer ?

Globalement, un changement de comportement lors des repas et une forte variation de poids doivent alerter.

Si on rentre dans le détail :

  • Anorexie mentale : perte de poids excessive, peur intense de prendre du poids, distorsion de l'image corporelle (on se trouve grosse alors que ça n’est pas le cas…).

  • Boulimie nerveuse : épisodes récurrents de suralimentation suivis de comportements compensatoires (vomissements, usage excessif de laxatifs).

  • Hyperphagie boulimique : consommation excessive de nourriture, souvent accompagnée de sentiments de honte ou de culpabilité. Lorsqu’il s’agit d’aliments sucrés, cela donne de gros coups de fatigue (ce qui peut permettre de repérer le problème si quelqu’un mange en cachette).

Des troubles de l’humeur et des changements de comportements sociaux doivent également alerter, ainsi qu’une brutale chute des résultats scolaires.

De plus, certains facteurs augmentent le risque de TCA : faible estime de soi, perfectionnisme, antécédents familiaux de TCA, traumatismes, relations familiales conflictuelles, pression à la minceur au sein de la famille, pression des pairs...

Comment réagir ?

Lorsqu’on repère des signes de TCA chez un enfant ou un proche, il faut d’une part essayer de lui en parler, pour créer (ou re-créer) un dialogue constructif. Souvent, l’absence de dialogue au sein d’une famille peut créer des conditions propices à un TCA.

Consulter un médecin ou un nutritionniste est nécessaire car une évaluation médicale complète est essentielle pour identifier et traiter les complications physiques des TCA. Un bon psychothérapeutes va être utile également, sachant que les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont particulièrement efficaces pour traiter les TCA.

Bon à savoir : le dispositif "Mon soutien psy" qui avait été lancé par le gouvernement pendant la crise du Covid va être relancé à partir du mois de juin avec de nouvelles modalités qui devraient permettre à plus de jeunes d'y avoir accès. Désormais, ils auront accès à 12 séances de psy gratuites, rémunérées 50 euros pour les psychologues et sans avoir à passer par le médecin généraliste.

Encore mieux : comment prévenir les TCA ?

Mieux vaut prévenir que guérir ! C’est particulièrement le cas pour les TCA. Alors comment anticiper ?

  • Ne pas parler de régime ni de minceur… Souvent, l’obsession d’un parent pour la minceur fait le lilt d’une obsession d’un enfant pour le sujet. Ne jamais oublier que les parents sont les premiers exemples que les adolescents suivent.

  • Le petit déjeuner n’est ABSOLUMENT PAS UNE OPTION POUR UN(E) ADO ! Il est indispensable au bon développement de l’organisme. Or beaucoup d’adolescentes se mettent à sauter le petit déjeuner pour faire comme les copines ou parce qu’elles n’ont pas faim. Souvent aussi parce qu’elles sont fatiguées car couchées trop tard : on rappelle qu’un smartphone n’a rien à faire dans une chambre d’ado après 21 heures. Le temps de sommeil nécessaire lors de l’adolescence est supérieur à 9 heures ! Un rituel du petit déjeuner agréable et en famille est une bonne manière de sécurisée ce repas dans l’emploi du temps des ados.

  • Encourager une activité physique modérée et agréable, non axée sur la perte de poids.

  • Gestion du Stress : apprendre des techniques de gestion du stress, telles que la méditation, la respiration profonde, la cohérence caridaque ou le yoga.

  • Éducation : sensibiliser les jeunes et les adultes aux dangers des régimes restrictifs et des idéaux corporels irréalistes.

  • Encouragement : promouvoir une image corporelle positive et encourager l'acceptation de soi.

Les troubles du comportement alimentaire sont des conditions sérieuses nécessitant une approche globale et personnalisée. Comprendre les causes et chercher activement de l'aide professionnelle peut faire une différence significative dans la gestion et la guérison des TCA. Il est crucial de promouvoir une culture de bien-être et d'acceptation de soi pour prévenir et combattre ces troubles.

Visitez le site sur la Journée Mondiale des TCA…

Christophe

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Par Christophe Duhamel

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