Les élections européennes ont au final très peu couvert le principal problème auquel notre espèce va être confrontée : le dérèglement climatique. C'est l'occasion de revenir dessus...
Le dérèglement climatique est une question cruciale et urgente qui touche toutes les sphères de notre société. Mais qui en est réellement responsable et quelles actions pouvons-nous entreprendre à notre niveau pour lutter contre ce phénomène ?
Pour mieux comprendre la part de responsabilité de chaque segment dans les émissions de gaz à effet de serre, nous pouvons nous appuyer sur divers rapports et études scientifiques. Voici une estimation des parts de responsabilité en pourcentage…
Les entreprises, en particulier dans les secteurs industriels, sont responsables d'une part significative des émissions de gaz à effet de serre. Les 100 plus grandes entreprises émettrices représentent à elles seules environ 71% des émissions industrielles mondiales depuis 1988.
Les transports représentent environ 14% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) en 2021. Cela inclut les voitures, camions, avions et navires, avec une part importante des émissions provenant du transport routier.
L'agriculture est responsable d'environ 24% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, principalement à travers la production de méthane et de protoxyde d'azote. Les principales sources sont l'élevage de bétail, la culture du riz et l'utilisation d'engrais chimiques.
La déforestation et les changements d'affectation des terres représentent environ 10% des émissions globales. La perte de forêts réduit la capacité de la planète à absorber le CO2, exacerbant ainsi le réchauffement climatique.
Les individus contribuent directement aux émissions à travers leur consommation énergétique domestique, leurs choix de transport personnel et leur alimentation. Par exemple, une étude de 2020 indique que les ménages sont responsables d'environ 15% des émissions globales.
La production et la distribution d'énergie, en particulier l'utilisation des combustibles fossiles, sont responsables d'une part significative des émissions.
Le traitement des déchets et des eaux usées contribue également aux émissions, principalement sous forme de méthane provenant des décharges.
Les émissions provenant de la construction de bâtiments et de leur utilisation (chauffage, climatisation) représentent une part notable des émissions globales.
NB : ces chifres sont des hypothèses tirées d’études existantes, mais il est difficile de modéliser précisément les responsabilités tant les sujets sont entremêlés…
En tant que particulier, d’après ces chiffres, on n’est responsable directement qu’à hauteur de 15%. Mais, vous l’avez compris, notre responsabilité est indirecte dans les 85% restants. Voici quelques pistes pour agir…
Changer nos habitudes quotidiennes peut réduire notre empreinte carbone. Par exemple, utiliser les transports en commun plutôt que la voiture peut réduire les émissions de CO2 de 45%. De plus, une étude de Nature Climate Change en 2016 a montré que la réduction de la consommation d'énergie domestique (chauffage, éclairage, appareils électroménagers) pourrait réduire les émissions globales de 5 à 15%.
Opter pour des fournisseurs d'énergie verte, installer des panneaux solaires ou utiliser des appareils économes en énergie sont des actions concrètes pour diminuer notre dépendance aux énergies fossiles. En France, selon RTE (Réseau de Transport d'Électricité), les énergies renouvelables ont couvert 23% de la consommation d'électricité en 2020.
Acheter des produits locaux et de saison, éviter les plastiques à usage unique, et réduire notre consommation globale sont des moyens de limiter notre impact environnemental. Un rapport de Zero Waste Europe en 2020 a indiqué que la réduction des déchets pourrait réduire les émissions de CO2 de 10 à 15% . A titre d’exemple, une fameuse marque de pâte à tartiner est une calamité 1) pour la santé 2) pour la nature, comme tous les produits à base d’huile de palme (les filières “d’huile de palme durable” sont de jolies histoires auquel personne qui a un tant soit peu creusé le dossier ne croit.
S'informer et sensibiliser notre entourage aux enjeux climatiques est crucial. Soutenir les associations environnementales, participer à des manifestations pour le climat, ou même voter pour des candidats engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique sont des actions qui peuvent provoquer des changements à plus grande échelle.
Faire pression sur les élus pour qu'ils mettent en place des politiques plus strictes en matière de climat est essentiel. Cela peut inclure des mesures comme des subventions pour les énergies renouvelables, des taxes sur le carbone, ou encore des législations favorisant l'économie circulaire. Selon une étude de l'OCDE en 2019, une taxe carbone efficace pourrait réduire les émissions mondiales de 12% d'ici 2030. Et on ne peut pas dire que notre gouvernement ait fait grand chose sur le sujet du climat…
Le dérèglement climatique est une responsabilité partagée entre les gouvernements, les entreprises et les individus. Chacun à notre niveau, nous avons le pouvoir de contribuer à la lutte contre ce phénomène. Par des actions concrètes et collectives, nous pouvons œuvrer pour un avenir plus durable et plus sain pour les générations futures.
A nous de jouer !
Christophe
Sources :
Carbon Disclosure Project (CDP), 2017
Agence Internationale de l'Énergie (AIE), 2021
Food and Agriculture Organization (FAO), 2016
Global Forest Watch, 2020
Nature Communications, 2020
International Energy Agency (IEA), 2021
Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), 2019
United Nations Environment Programme (UNEP), 2020
Nature Climate Change, 2016
Réseau de Transport d'Électricité (RTE), 2020
Zero Waste Europe, 2020
Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), 2019